Vannotti : Approche systémique et relationnelle de la médecine De l’être humain et son histoire

Table des matières

Le sujet humain et son développement
Les grandes étapes du cycle de vie du sujet
Naissance
Enfance
Adolescence
L’age adulte
Le temps qui passe : vieillissement, mort
Evénements de vie et maladie
La famille et son développement
Le cycle de vie de la famille
Le départ du jeune adulte célibataire
La formation du couple et l’union des familles par le mariage
La famille comptant de jeunes enfants
La famille comptant des adolescents
Le départ des enfants adultes
Les personnes âgées et leur famille

Approche systémique et relationnelle de la médecine

De l’être humain et son histoire

1. Le sujet humain et son développement

Pour pouvoir opérer, dans une optique bio-psychosociale, le travail intégratif, les médecins devraient connaître les grandes lignes des stades du développement de l’enfant et les grandes étapes du cycle de vie du sujet : la naissance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et enfin le vieillissement et la mort.

Une approche historique est particulièrement utile en médecine car il importe de resituer la maladie dans l’histoire de vie du patient, histoire au décours de laquelle la maladie a surgi et s’est éventuellement stabilisée.

L’histoire est en effet l’élément où s’opère l’intégration des dimensions biologiques, psychologiques et sociales de l’existence. Et cela non seulement parce que le fonctionnement biologique, la vie psychique et l’existence sociale ont en commun d’être essentiellement en devenir, mais aussi parce que ces trois aspects du devenir, loin d’être indépendants, sont étroitement liés les uns aux autres, formant précisément, dans leurs interactions, le cours concret et à chaque fois singulier d’une histoire de vie.

Replacer le mal actuel dans l’histoire de vie du patient implique de le considérer dans une perspective qui cherche à appréhender les dimensions contrastées de l’existence comme un processus, dont chaque étape, suivant une dynamique qui lui est propre, participe d’une seule et même histoire de vie.

Lorsqu’on restitue la maladie dans l’histoire de vie des patients, l’on découvre en l’occurrence une série d’événements qui peuvent rendre compte des réactions actuelles du malade, de ses vulnérabilités et surtout de ses ressources.

En tant que membre d’un système familial, toute personne est partie prenante d’une vie de famille au sein de laquelle elle pense, ressent et agit sans être pleinement consciente ni avoir la maîtrise des règles, des a priori et des finalités, de nature familiale, qui la guident. Elle vit et éprouve dans son cœur et dans son corps les échanges, les événements et les souffrances des autres membres du groupe familial. La réponse que le patient et ses proches déploient face à la maladie est donc profondément influencée par la nature des relations qui caractérisent la famille et par les expériences qui s’y sont forgées antérieurement en rapport avec la maladie, l’invalidité et les deuils.

Il y a pourtant, dans la vie des familles de certains malades, une tendance à oublier l’histoire ou à suspendre le temps par la préoccupation du moment présent. L’ampleur du retentissement de la maladie dans la vie personnelle du patient ne peut souvent se comprendre que si l’on se réfère à l’horizon de l’histoire familiale, dont les aspects problématiques demeurent souvent méconnus par la famille elle-même.

Ainsi, pour les médecins, il est utile de connaître les grandes étapes de la vie individuelle dans leurs articulations avec le cycle de vie de la famille. Les médecins sont aidés dans cette tâche par le fait que pour les patients aussi, il est important de raconter leur vie, leurs réussites et leurs échecs, leurs regrets et leurs réalisations. Il faut admettre que les patients ont la capacité de se raconter, d’expliquer et d’analyser ce qu’ils vivent, pensent et ressentent. La narration qu’ils offrent aux soignants, loin d’être une perte de temps, permet donc à ceux-ci de participer de manière pleine à l’expérience des malades dans leur contexte de vie et, par ce biais, de mieux les comprendre dans leur singularité.

Selon Ricoeur, c’est en raison du caractère évasif de la vie que l’homme a besoin de la narration pour l’organiser dans l’après-coup.

La réalité ne peut être connue et décrite sur un mode objectif ; dans la narration aussi, la description ne peut se soustraire à une attribution de sens et à la subjectivité du narrateur. L’individu attribue aux événements, dont la maladie, un sens qui apparaît à l’intérieur d’un réseau sémantique qu’il importe alors de décoder.

En résumé, les patients, comme tout être humain, ont une tendance générale à construire des histoires, c’est-à-dire à mettre sous une forme narrative la compréhension qu’ils ont de leur propre expérience, ce qui permet de la partager avec d’autres, en particulier avec les médecins.

2. Les grandes étapes du cycle de vie du sujet

Le médecin devra se référer aux traités de psychologie pour la description du développement du sujet, en particulier les stades de développement élaborés par Freud. Dans ces traités, les modèles varient en fonction des écoles de pensée auxquelles les auteurs se rattachent.

Nous souhaitons seulement mentionner, à titre…

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