1.1 Repères éthologiques pour un travail thérapeutique : la trêve primatique
Au cours des phases initiales du processus thérapeutique
comme pour sa poursuite, il est indispensable de pouvoir évaluer si les entretiens de couple (et il en va de même pour les entretiens de famille) peuvent se dérouler dans un climat de non-hostilité qui soit suffisamment assuré pour permettre l’échange dans un dispositif thérapeutique.
Nous parlons ici de « non-hostilité » dans la mesure où il s’agit d’évaluer si le système thérapeutique offre suffisamment de ressources pour instaurer un mouvement « dépéjorant » (non encore majorant) entre les partenaires. Nous entendons par là une possibilité de suspendre la montée en spirale destructrice des hostilités du couple pour commencer un processus qui permettra de trouver de nouveaux circuits d’échanges, de construire de nouvelles habitudes et de les inscrire dans une histoire qui fasse sens pour les deux partenaires.
L’anamnèse des éventuels épisodes violents précédents peut nous éclairer à ce sujet. En ce sens poser la question de la violence physique ou verbale (ou les deux) dans le couple est une question préliminaire indispensable mais souvent insuffisante. Lorsque les partenaires d’un système de couple (mais on pourrait tout autant parler d’un système familial ou institutionnel) se menacent dans leur intégrité psychique ou physique, la coopération n’est plus possible entre les membres de ce système.
Pour reprendre notre référentiel piagétien, chacun des membres du système fonctionnera de façon « autoïste », attaché à défendre son intégrité psychogénétique. Ce sont dès lors les mécanismes psychoéthologiques et leurs prolongements sur les comportements habituels chargés d’assurer la sécurité du sujet qui vont se subordonner son autre système d’équilibration (le réflexif).
Nous…
