Vie et mort en systémique. Le deuil...quelque part entre Déméter et Perséphone Présentation générale

La mort, la séparation, la perte comptent parmi les expériences humaines les plus courantes. Parmi les plus grandes sources de souffrance aussi.

Le cycle de conférence 2017-2018 du CFTF se propose d’explorer la manière dont les systèmes humains font face à ces réalités.

Nous évoquerons d’abord avec Vinciane Despret le rapport que l’être humain entretient avec la mort et avec les disparus. Les vivants ont toujours parlé avec les morts. Faux dialogue, à vrai dire le plus souvent, où le locuteur fait les questions et les réponses. Et dans toutes les cultures du monde circulent des croyances qui confèrent aux morts le pouvoir de nous envoyer des messages, de différentes manières, répondant ainsi à nos questions existentielles. La conférence de Vinciane Despret interrogera malicieusement ces constructions anthropologiques .

Nous nous intéresserons ensuite à la question du deuil. Objet d’une littérature abondante depuis le texte fondateur de Freud, Deuil et mélancolie, ce phénomène est pourtant encore mal connu dans son processus même. Le deuil implique de profondes révisions des modes de fonctionnement et de représentation qui relèvent plus de la transformation progressive que du changement. Nous sommes habitués à les examiner sous un angle strictement individuel. Pourtant, c’est au cœur de nos relations que la mort/la séparation/la perte nous touchent. Accroc dans le tissu des relations, ce sont les forces de cohésion des systèmes (liens d’appartenance, loyautés, mythes, etc.) et la manière dont dialectiquement se (re)combinent les forces d’acceptation et de combat (réorganisation fonctionnelle et structurale) qui permettent d’accomplir le travail du deuil.
Les ressorts fondamentaux de ce processus de transformation seront abordés sous l’angle systémique parMarie-Jeanne Schon. Accompagnatrice de deuil depuis de nombreuses années, elle nous invite à voir comment les familles font face à la perte d’un des leurs et comment les accompagner dans ce processus.

Jacques Beaujean et Jacques Miermont,, rejoignant en quelque sorte l’interrogation de Vinciane Despret, posent une question audacieuse, La mort autrement, est-ce possible ? Une façon pour eux, au départ de leur travail avec des équipes de soins palliatifs, de voir comment l’accompagnement de la fin de vie est influencé par
les conceptions du bien vivre et du bien mourir et d’interroger la place faite au corps, puissant vecteur de force, à ce stade de l’existence.

Jean-Paul Gaillard interviendra en fin de cycle pour envisager la question du deuil sous un angle systémique général, en envisageant non seulement le deuil consécutif à un décès mais aussi le deuil relationnel, suite à une séparation par exemple.

Comme à l’accoutumée depuis quelque temps, le cycle de conférences sera inscrit sous les auspices d’un mythe de référence. Le mythe de Déméter et Perséphone, interrogé sous un angle systémique, nous a semblé offrir un puissant contrepoint métaphorique qui sera développé au fil du cycle, en introduction des différentes conférences (voir le programme détaillé dans le document annexé : Lettre Circulaire Numéro Spécial N°15, LCNS15).